Une foule, un piano, une envie de jouer
Pour vous expliquer pourquoi j’écris cet article, commençons de manière atypique par l’élan qui m’a emporté, l’autre soir, devant un téléfilm…
Il a provoqué en moi un déclic. Ses 5 dernières minutes ont fait remonté en moi un souvenir oublié et très agréable :
la première fois où j’ai vraiment joué du piano devant des gens
Mais revenons pour l’instant au téléfilm. C’était une enquête policière dans une région de France, comme on en voit souvent en ce moment. Les images de nos paysages français étaient superbes et l’intrigue accrochante.
Et la fin m’a charmé :
Une fois l’affaire résolue, les deux protagonistes principaux, un juge et une ancienne pianiste en fauteuil (paralysée des jambes), se retrouvaient au restaurant pour un dîner « premier rendez-vous », prélude d’un amour naissant.
La pianiste était jouée par Elsa (vous savez, l’adolescente chanteuse des années quatre vingt; elle a bien grandi…).
Et bien, le juge, au milieu de la salle de restaurant pleine de monde : il se lève de la table, il traverse la salle devant tout le monde, et …
il va s’asseoir devant le piano à queue
Une ou deux personnes le regarde passer du coin de l’oeil.
Et là : il se met à jouer. De plus en plus de monde le regarde… et il continue.
Il fait ça en fait pour remettre en selle l’ancienne pianiste qui n’était pas re-sortie en public et n’avait pas retouché un piano depuis son accident il y a quatre ans.
Et la magie opère. Elsa traverse la salle, roule son fauteuil jusqu’à son pianiste amateur (et probablement futur amant). Et elle commence à jouer avec lui pour compléter le morceau qu’il est en train de dérouler.
Toute la salle maintenant les regarde. L’assemblée est transportée par l’émotion de cette musique à quatre mains.
CLAP de fin du téléfilm.
Alors cette scène dure moins de cinq minutes, mais ça m’a rappelé la première fois où j’ai joué dans un endroit publique.
Quand j’ai joué du piano pour la première fois en public devant des inconnus
C’était à la Station F à Paris. Si vous ne connaissez pas, c’est un énorme entrepôt au cœur de la capitale. Il a été réaménagé pour accueillir 1000 start-up d’un coté, et un fabuleux et luxuriant espace bars – restaurants – coins-détentes de l’autre.
On prenait donc un verre avec des amis dans le coin détente, et je me suis levé pour m’éclipser quelques instants.
Parmi tout le bric à brac des food-wagons (l’entrepôt appartenait avant à la Sncf, ils ont laissé des wagons de train sur les rails, les ont décorés façon street art, et aménagés en cuisine), des baby-foots, des flippers,de la grande mezzanine bibliothèque,…
J’avais repéré mon bonheur :
un piano à queue était accessible dans un coin.
Je me suis glissé sur la banquette et j’ai commencé à enchaîner quelques accords.
C’était génial car je n’avais pas rejoué sur un piano comme ça depuis dix ans. Il y a dix ans… quand je prenais des cours de piano en tant que débutant dans une des salles du conservatoire municipal.
Donc j’enchaînais mes accords à deux mains, en actionnant bien la pédale, et en gardant le rythme.
Les notes de musique et les harmonies se mariaient parfaitement au brouhaha des conversations résonnant sous l’énorme voûte du bâtiment.
En continuant à jouer, mon regard parcourait les lieux : les gens au loin se baladaient dans les allées, d’autres trinquaient et discutaient aux tables des bars ou devant les food-wagons…
Et à dix mètres de moi, deux jeunes mamans discutaient, debouts. L’une tenait sa fille par la main.
Et bien là j’ai eu un déclic…
La maman et sa fille, se dandinaient sur le rythme que je déroulais au piano !
J’étais en train de faire danser des gens.
Oui. Je faisais partie du paysage, de l’ambiance du lieu !
Sans jouer un morceau de classique de manière scolaire.
Sans jouer un morceau de pop de A à Z.
Juste en enchaînant quelques accords, de manière répétitive, sans même y penser…
Me laissant tout le loisir de prendre du plaisir à « m’écouter jouer » et de prendre conscience de mon environnement.
Si ça t’intéresse d’en savoir plus sur la suite d’accords que j’ai jouée ce jour là, laisse tes coordonnées ici, et je t’enverrai tout le détail dés demain.
Pour réussir à ambiancer un lieu public depuis la banquette d’un piano 🙂
En bref, voici mes 5 conseils :
- Trouve dés maintenant une suite d’accords qui te plait et que tu peux jouer en boucle facilement
- Travaille la seul(e), en la jouant à différents rythmes
- Ainsi, tu es en confiance pour jouer une harmonie plaisante à ton rythme au piano
- Cela te permet, une fois entouré d’une foule, de rester à l’écoute de ton environnement et de « fondre tes notes dans le paysage du lieu public »
- Et si en plus tu croises le regard de quelques personnes en jouant, que tu les vois sourire, se balancer légèrement, en rythme, quand elles t’écoutent… Tu verras… Tu seras vite aux anges… et ça décuplera ta motivation et ton énergie au piano 🙂